Dorothea Tanning, née en 1910 à Galesburg (Illinois) est une artiste peintre, éditrice, sculptrice et écrivaine américaine.

Après des études d’art, elle quitte sa famille d’origine suédoise en 1930 et s’inscrit
à l’Art Institute of Chicago. Puis elle s’installe à New York où elle exerce le métier de dessinatrice publicitaire.

En 1936, elle visite l’exposition Fantastic Art, Dada, Surrealism et en 1942, elle se joint au groupe des surréalistes de New York formé autour d’André Breton.

Elle expose avec d’autres femmes peintres à la Julien Levy Galler et rencontre,
en 1943, le peintre et sculpteur allemand Max Ernst qu’elle épouse en 1946.
Muse de celui-ci avec qui elle partage sa vie pendant 34 ans, elle est dotée d’un grand talent artistique, trop souvent éclipsé par son époux.


Elle a pourtant développé un style remarquable, qui fait d’elle une figure incontournable du surréalisme.


En 1953, Dorothea Tanning et Max Ernst s’installent à Paris. Après avoir habité la Touraine, à Huismes (1955), ils emménagent à Seillans (Var) en 1969.
Après la mort de Max Ernst, le 1er avril 1976 à Paris, Dorothea Tanning retourne à New York où elle meurt à 101 ans.

Dorothea Tanning a d’abord été considérée comme une peintre surréaliste.
Dans les années 1940, lorsqu’elle était l’une des artistes résidentes de la Julien Levy’sGallery, Dorothea Tanning utilisait le langage de la représentation surréaliste.

Son œuvre la plus connue est Petite musique de nuit, une peinture sombre imprégnée de symbolisme, ironiquement renommée par la suite Mozart’s light-heartedserenade.

Au milieu des années 1950, son travail change radicalement. Comme elle l’explique « vers 1955, mes toiles ont littéralement éclaté…
J’ai brisé le miroir, pourrait-on dire. »

Elle devient alors l’une des premières femmes qui ose renverser le point de vue érotique dans l’art. Ses peintures expriment les fantasmes de la femme, considérée comme un individu à part entière et non plus seulement comme la projection du désir de l’homme.

En effet, les femmes qui gravitent autour des surréalistes sont presque toutes liées aux peintres en tant que muse ou épouse et correspondent aux critères esthétiques et mentaux propres au mouvement : ce ne sont pas des femmes « comme il faut », bonnes mères et épouses fidèles, mais elles doivent être belles, fascinantes, disponibles et sans inhibitions.

En 1949, Tanning réalise son premier album de lithographies intitulé Les Sept Périls spectraux, sur des textes de André Pieyre de Mandiargues.
En 1952, elle expose pour la première fois, à Paris à la galerie Furstemberg puis en 1954 à Londres.

 

 

Elle a encore recours aux ateliers d’art de Georges Visat, ainsi que de Pierre Chave, lithographe à Saint-Paul-de-Vence, pour illustrer les ouvrages de poètes comme René Crevel (Accueil, 1958) ou Lena Leclerq (Personne, 1962).

En 1974, une grande rétrospective de son œuvre est organisée au Centre national d’art contemporain de Paris.

En 2005, Charles Stuckey rédige un ouvrage monographique pour la Kent Gallery intitulé Dorothea Tanning:insomnias 1955-1965.
Le titre est tiré d’une toile de Tanning, elle-même réalisée en 1957.

Cette œuvre, aujourd’hui au musée Moderne de Stockholm, est pour Stuckey « une incursion dans le royaume des énergies évoquées ».
Elle représente un changement marquant dans une période particulière d’après-guerre qui continue à avoir des répercussions de nos jours.

 

 

Charles Stuckey décrit ces « paysages de l’esprit vraisemblablement multi-dimensionnels » comme « au-delà des plus sophistiquées et ambitieuses peintures abordant le dilemme de l’imagination et la culture dans une nouvelle ère atomique, de la course à l’Espace. »

En 1974, une rétrospective de son œuvre a été présentée à Paris au Centre Pompidou par Pontus Hultén. L’exposition la plus récente de ses œuvres a été organisée par le Philadelphia Museum of Art sous le titre « Birthday and Beyond » en référence à l’acquisition du plus célèbre autoportrait de l’artiste datant de 1942 : Birthday.

Pour la petite histoire ce serait cet autoportrait, où Tanning apparaît seins nus, vêtue d’une longue jupe et accompagnée d’une petite bête étrange, qui fait tomber Max Ernst amoureux d’elle.

En 1986, Dorothea Tanning publie son autobiographie, également appelée Birthday, qu’elle reprend et complète en 2001 sous le titre : BetweenLives: An Artist and Her World.

Artiste aux multiples talents, à près de 100 ans, Dorothea Tanning publiait encore régulièrement des poésies dans le New Yorker, ainsi que de nombreuses autres publications.
Ses poésies sont regroupées dans deux ouvrages : A Table of Content, publié en 2004, et Coming to That’, publié en 2011.

 

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